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| | Textes d'Orakthy | |
| | Auteur | Message |
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Invité Invité
| Sujet: Textes d'Orakthy Sam 20 Oct - 12:55 | |
| Aller puisque la section semble s'éveiller, je poste aussi quelques uns de mes textes. Je vous préviens d'avance pas de poème ni de fanfics. Juste des nouvelles originales ^^ Fichue journée.Ce texte est un peu particulier, il est encré dans le quotidien.
- Spoiler:
Fichue journée,
Comment elle a commencé ? Je ne sais plus, surement que je me suis levé et que j'ai marché jusqu'à la cuisine. Ben oui surement... parce que c'est comme ça que commencent toutes mes journées et qu'il n'y a pas de raison que ce soit autrement. Ce qui est dommage c'est que quand on vit un truc dont on aimerait s'être souvenu plus tard, on ne se rend pas compte de l'importance qu'il peut avoir. C'est vraiment regrettable.Donc cette journée, oui la cuisine... Jusque là rien de bien tragique, juste la force de l'habitude. Encore que quelque part ça a un côté tragique de commencer toutes ses journées dans sa cuisine. Bref, la cuisine fut tout de même le théâtre du premier drame du jour. Plus de lait... je sais que j'y suis allergique, mais je m'en fiche, j'adore ça. Des céréales sans lait devant un bon film je dis pas... mais le matin quand je ne suis pas encore capable de faire la différence entre mon frère et ma mère et que mes jambes percutent les pattes des chaises, là oui, le lait est indispensable.
Ca c'était un signe... un peu comme si le jour m'avait crier : Toi aujourd'hui tu vas déguster. Et c'est difficile de faire mentir ce genre de cri...
Ensuite, direction la salle de bain, histoire d'être socialement présentable. Il faut savoir une chose, c'est que chez moi on dispose d'un système unique au monde pour chauffer l'eau. Personne d'autre n'a été assez idiot pour oser se faire poser le même. Nous avons deux chaudières, une qui marche au bois et qu'on alimente pour ne pas geler en hiver, et une qui fonctionne naturellement au mazout. Théoriquement, quand le feu est allumé il chauffe l'eau et quand il est éteint, c'est la seconde chaudière qui prend le relais.Seulement... comme l'univers est distordu, ça ne marche qu'un jour sur deux.Et moi avec ma chance j'avais encore tiré le mauvais numéro. A peine m'étais-je remis de mon traumatise céréalien qu'une seconde douche froide me tombait sur la tête, une vrai cette fois. Je n'ai jamais supporté l'eau froide, elle me brule...
Second signe, celui là j'aurais du en tenir compte... Quand le jour insiste, c'est que ça va mal finir.
Vient alors le moment le plus difficile de la journée, celui de décider. Que vais-je donc bien pouvoir faire ce jour ? Du tricot, du deltaplane, de la musique reggae, du cerf volant, une tarte aux myrtilles, ... Je laisse une chance à tout ce qui me traverse... Ce n'est pas parce que je n'ai jamais fait de tricot, de deltaplane, de musique reggae, de cerf volant ou de tarte aux myrtilles que forcément je ne dois les bannir de mon esprit... Chaque idée à le droit de vie dans ma tête... Mais finalement je préfère les laisser de côté une fois encore pour m'adonner à une activité peu recommandée parce que peu glorifiante : regarder la vie s'écouler.
Tiens ? Pas de piano qui me heurte le crâne ? Pas de guerre déclarée avec une nation armée ? Pas de difficultés pour faire mon choix ? Le jour ce serait-il calmé ? Ou a-t-il pris sont élan pour mieux me faire déguster ?
En fait je n'ai pas à attendre bien longtemps pour avoir ma réponse.Mon téléphone se mets à sonner ... Depuis quand le jour sait-il communiquer ? Ah mais j'oublie, à ce moment là je ne savais pas encore que c'était une journée pourrie. C'est un message texte... ça vient d'elle, celle que j'aime. "- Salut, en fait je ne t'aime plus, je ne veux plus continuer"
Pardon ? Je suis où là ? Il se passe quoi ? C'est quoi ce truc qui crie dans mon ventre ? Pourquoi j'ai l'impression que tout tourne ? Je ne me souviens pas bien de tout ce qui m'a traversé l'esprit à ce moment là. Et même si je m'en souvenais, ce serait trop difficile à faire passer avec justesse. Vous savez ce que ça fait de se rendre compte qu'on laisse indifférente la seule personne qui compte ? Moi je sais. Enfin maintenant avec le recul,je pense que c'était plutôt un bien, une fille qui vous largue par texto c'est pas vraiment une fille avec qui on peut espérer partager sa confiance. Je dirais même que c'est une conne, ouais... et qu'est ce que ça me fait du bien de le dire aujourd'hui... Quelle conne... Mais bref, machine arrière toute, ce jour là pour moi c'était la fin du monde. J'aurais aussi bien pu perdre un bras, une jambe ou ma dignité que ça m'aurait paru largement plus surmontable. J'ai d'ailleurs encore du mal à comprendre comment on peut partager la vie d'une personne pendant plusieurs mois et ensuite la laisser seule sans eau, si ce n'est celle d'une douche froide, au milieu du désert. Quelle conne... ahh ça va mieux... Je reprend donc, j'étais seul, dans le désert sans eau, sans lait, sans ambitions. Et mon frère qui passe derrière et me lance un grand "Hé frangin je vais à Rabais avec des potes, on va se marrer, tu me conduit ?". Pourquoi l'évolution n'a-t-elle pas doté les hommes d'un radar à morale à zéro ? C'est tout aussi essentiel à la survie aujourd'hui qu'une bonne paire de jambes qui vous porte quand la mort vous poursuit. Mais bon, comme ça n'existe pas... il faut faire avec... enfin sans. Toujours est-il que mon frère a obtenu pour seule réponse ce jour là un magistral "Va te faire voir". Je doute qu'il en ai jamais saisi la raison, et en même temps je m'en fiche.
C'était donc la seconde solution la bonne : Le jour avait pris sont élan pour mieux me faire déguster.Mais qu'est ce que je lui avait fait ? Je me pose surement trop de questions... Le jour est un ennemi redoutable, quand vous vous levez et qu'il a décidé de vous bouffer, il n'y a plus qu'à lui demander si il vous préfère sucré ou poivré.
La suite de la journée n'est pas intéressante, beaucoup moins épicée que l'épisode qui vient de s'achever. Même si il recèle d'autres épisodes peu divertissant pour le héros de l'aventure.
Morale de l'histoire, il n'y en a pas, c'est la vie, on fait ce qu'on peut pour que demain soit meilleur qu'aujourd'hui (et ici c'est pas difficile) en espérant que l'eau sera chaude et le téléphone muet...
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Textes d'Orakthy Sam 20 Oct - 12:56 | |
| (désolé du double post, mais le forum ne voulait pas tout prendre en un message...) Enfer intérieur.Ce texte ci est plus fantastique, conceptuel ^^;.
- Spoiler:
Lorsqu'il avait fermé les yeux et senti la vie le quitter, le garçon avait ressenti un grand soulagement, du genre de celui que l'on ressent quand enfin on peut respirer. A ce moment il avait pensé que l'endroit où il allait se retrouver importerait peu, enfer, paradis ou néant, cela lui était égal tant qu'il quittait ce monde.
Mais l'Enfer n'offrait aucun réconfort. Il n'y avait ni démons ensanglantés pour danser sur une effroyable musique macabre, ni tourbillons de feu et de lames pour déchirer ses chairs. Il n'y avait rien d'autre que le reflet du monde duquel il venait. Encore et toujours...
Tant de souffrances endurées sur terre, tant de douleurs en son sein avaient conduit le garçon au plus profond des ténèbres.
Ce lieu qu'on appel enfer où la douleur est maitresse et confidente était alors devenu sa nouvelle demeure. Contrairement à ce que l'on raconte, ce n'est pas sur ses actes qu'une âme est jugée, mais sur le mal qui a pu l'habiter ou s'inviter en elle. Car ce garçon n'avait pas choisi les ténèbres, c'étaient les ténèbres qui l'avaient choisi... A sa naissance il avait été marqué par le seau du seigneur des abysses. Il s'était débattu toute sa vie, il avait lutté corps et âme pour échapper au joug de la perversion. Et jamais il n'avait céder à cette nature oppressante qui lui dictait de dispenser la souffrance et de répandre cent fois la douleur qu'il avait ressenti. Il était un trou béant, un puit sans fond dans lequel venait se noyer toute lumière.
Au milieu de ce monde, le temps n'était plus une notion perceptible, hier, aujourd'hui et demain se confondaient. D'ailleurs l'espace lui même était beaucoup plus difficile à appréhender.
Ce lieu ôtait tout point de repère à ses occupants. Il n'existait aucune certitude autour de laquelle se bâtir, rien. Cette situation était tellement insoutenable que tous finissaient invariablement par ne devenir qu'une masse de sentiments. Haine, envie, peur, plaisir, tout se mêlait pour que dans le coeur des âmes déchues il ne règne plus que la perversion et la confusion.
Mais bien sûr, pareille symphonie n'était possible qu'en présence d'un maitre d'orchestre. Le diable, Méphisto, Satan, ou plutôt Myzikiel tel était le nom qu'il avait reçu lorsqu'il avait remplacé le précédent Roi des ombres. Comme tous ses prédécesseurs, il n'avait pas choisi de devenir l'incarnation du mal, il l'était devenu naturellement. Comme un Loup prend la tête de la meute grâce à sa force, une âme déchue monte sur le trône du monde d'en bas grâce à la douleur qui l'habite. Telle était la loi des ténèbres, celle du plus tourmenté. En effet, qui plus que celui qui a subit mille morts et enduré mille supplices pourrait avoir envie de créer le chaos ?
Myzikiel, frustré et dévoré par la haine durant des millénaires avait ainsi acquis le pouvoir de se venger. Il avait accepté en son sein ce pouvoir pernicieux qui le rendait chaque minute plus malheureux et plus désespéré. Mais jamais il n'y renoncerait, car la douleur appelle la douleur et que la puissance qui maintient ce cercle fermé est plus grande que n'importe quelle volonté.
A l'instant même où le garçon avait franchi le portail de la non-vie, Myzikiel avait ressenti sa présence et le gouffre qu'il dissimulait. Une telle âme représentait un danger, et la tourmenter davantage aurait constitué un véritable suicide pour lui. Aussi, le Seigneur des Enfers fut persuadé que dévorer l'âme du jeune homme serait la seule chose qui lui permettrait de conserver sa place pour une éternité encore.
Devant l'incarnation du mal, le jeune homme se laissa faire, il ne voulait pas lutter. On lui offrait une seconde fois la chance de quitter un monde qu'il détestait. Peut-être cette fois pourrait-il reprendre son souffle, enfin.
Les ténèbres se firent tout autour de lui lorsque Myzikiel referma son énorme mâchoire. L'endroit était vide, calme, le néant le plus total, il lui sembla même que tous ses tourments intérieurs s'apaisaient.
Malheureusement pour l'un comme pour l'autre, en enfer la volonté de l'être devait plier devant sa nature.
Et alors comme l'océan qui se retire pour venir balayer la terre tel un tsunami, la douleur qui hantait son âme ressurgit des profondeurs avec une intensité qu'elle n'avait jamais atteinte. Le trou noir était plus béant que jamais et il aspirait avec force tout ce qui l'entourait.
Au bout du compte, ce fut le garçon qui avala le diable de l'intérieur. Chaque sentiment, chaque pensée, chaque atome qui avait constitué Myzikiel étaient maintenant siens et marquaient son esprit comme un fer chauffé à blanc marque la chair.
Et c'est dans cette douleur que naquit le 666ème Régisseur du territoire des ténèbres, le premier Maitre des Enfers à ne pas recevoir de nom. Cet être abominable contenait en lui plus de souffrances que tous ses prédécesseurs réunis.
Un tel bouleversement dans les Ténèbres aurait du avoir de graves répercutions sur le monde des vivants. Et c'est en effet ce qu'il provoqua, mais aucunement dans le sens attendu.
Depuis l'aube des temps, il existait un ordre, une logique qui dominait toute chose. Certains lui prêtent une forme humaine et une volonté, comme si il s'agissait d'une entité douée de raison. Cette volonté toute puissante, cet ordre qui impose à la matière est appelé "Dieu". A nouveau, les croyances populaires laissent penser une chose erronée : qu'il est le Roi du Paradis. En vérité il n'est Roi ni du Paradis, ni de l'Enfer. Ces deux lieux mystiques sont les maitres de son inconscient. Bien entendu, ces deux lieux ne sont pas doués de raison, c'est la masse de sentiments qu'ils dégagent qui influence l'équilibre divin. En d'autres termes, si parfois il peut se montrer mauvais, c'est parce que c'est l'enfer qui l'induit vers le mal. Et inversement, si c'est le paradis qui exerce son influence, il sera bon.
En soi, il semblerait idéal que ce soit le Paradis qui prenne le dessus. Mais la réalité est bien plus complexe, le bien n'est pas plus essentiel que le mal. L'un n'existe pas sans l'autre. Et si l'un vient à disparaitre, tout disparait.
Quand le jeune garçon accéda au pouvoir suprême de celui qui doit répandre la douleur, il ne fit pas pencher la balance du côté de l'Enfer. Il rejeta en bloc tout le pouvoir qui lui avait été attribué. Lui plus que personne avait envie de l'utiliser, il avait envie de déployer hors de lui toutes ces choses qui bouillonnaient dans son être. Il se sentait comme une bombe à qui on refuse l'explosion. Il sentait que tout en lui lui dictait d'exploser.
Pourtant il se retint... Il refoula au fond de lui même toutes ces choses. Il tourna tous ses sentiments vers l'intérieur, il ferma les yeux et se replia dans le plus petit des recoins de son esprit. En ce lieu noir et étriqué, il trouva refuge. Il endormit momentanément son esprit pour ne pas avoir à répandre sa souffrance. Quelle raison pouvait bien l'avoir poussé à refuser ce don qui s'offrait à lui ? Comment, lui qui désirait tant connaitre un autre monde, avait-il pu le repousser ? Lui qui était au paroxysme de la déchéance, pourquoi avait-il rejeté ce qui devait lui apparaitre comme sa seule chance de salut ?
Une simple évidence, tellement élémentaire qu'il était impossible que ses prédécesseurs ne l'aient entrevue aussi... Le choix. Au coeur des royaumes de la tourmente, en proie à une douleur indicible, il avait réalisé qu'il avait le choix. Il pouvait laisser exploser le néant de noirceur qui l'habitait, comme il pouvait le conserver en lui et faire en sorte que plus personne ne souffre. Le choix lui appartenait et il l'avait fait...
L'enfer cessa alors d'être insupportable pour tous ceux qui s'y trouvaient, ils recouvrèrent, peu à peu, au fil du temps leur raison et se mirent à éprouver à nouveau des sentiments positifs.
Le corps du garçon s'était changé en une masse de pierre noire réfléchissante. Et l'immense rocher qu'il était devenu trônait au sommet de la plus haute montagne des Enfers. Toute âme s'en approchant et laissant son image se refléter à sa surface disparaissait purement et simplement. Il était la dernière relique d'un temps révolu.
Cependant, le temps ne fit pas mentir les prophéties. Le 666ème maitre des Ténèbres devait amener avec lui l'évènement connu sous le nom d'apocalypse. Ce jeune garçon, à l'instant même où il avait fait son choix, avait condamné le monde. Cet univers ne pouvait plus exister en l'absence de tourment et de douleur. Si il n'y avait plus le mal, il n'y avait plus le bien. Et si il n'y avait plus ni le bien ni le mal, il n'y avait plus rien.
Aussi l'univers tout entier se mis à se contracter, à se fendre, à se distordre...
Il ne vint aucun cavalier, aucun démon, il n'y eut ni famine, ni peste, aucune flamme pour torturer les corps pour l'éternité. L'apocalypse se déroula dans un silence de mort, dans une immobilité glaciale. Toutes les choses, matérielles et immatérielles se recroquevillèrent pour redevenir ce qu'elles avaient été à la base... un. L'univers entier redevint une minuscule particule infiniment compacte. Au milieu du néant flottait désormais d'une part cette particule contenant l'univers et d'autre part la pierre noire qu'était devenu le garçon.
C'est alors que dans un flash de lumière intense, la particule explosa et fit voler en éclat la coquille de ténèbres dans laquelle s'était enfermé le jeune garçon. Tout se mêla dans un tourbillon de matière et de sentiment.
Le tourbillon grandit et grandit encore, tant et si bien qu'il finit par donner naissance à un nouvel univers, à un nouvel ordre divin. Un monde nouveau était né. Un univers dans lequel le bien et le mal avaient retrouvé leur équilibre.
Seul fut conservé le jeune homme qui garda son essence propre... et qui, débarrassé de sa malédiction, devint le premier homme à peupler ce nouveau monde...
En espérant que ça vous aura plu ^^ D'ailleurs j'en ai fait un autre pour un concours... que je posterai dés que ce concours sera fini ^^ |
| | | Suh Modérateur
Nombre de messages : 2195 Age : 31 Localisation : Arlon/Namur
| Sujet: Re: Textes d'Orakthy Sam 20 Oct - 13:01 | |
| Pas mal du tout T'as de l'imagination à revendre on dirait!!! Bonne chance pour ton concours | |
| | | Yuko Namakemono Administratrice
Nombre de messages : 8337 Age : 35 Localisation : Arlon [BE]
| Sujet: Re: Textes d'Orakthy Sam 20 Oct - 18:58 | |
| Moi je t'ai dja donner mon avis, je suis fan d'"Enfer intérieur" !
J espere avoir encore l'honneur de lire un de tes petits chefs d'oeuvre ! :mimi: | |
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| Sujet: Re: Textes d'Orakthy | |
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| | | | Textes d'Orakthy | |
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